mercredi 30 avril 2008

Nicolas Sarkozy, président de la régression sociale


Ségolène Royal à Vaulx le 31 mai 2007

Entretien de Ségolène Royal pour "l'Hebdo des socialistes" n° 487 du 3 mai 2008.

Candidate socialiste de l’élection présidentielle de 2007, Ségolène Royal dresse le bilan de la première année de Nicolas Sarkozy au pouvoir. La présidente de la région Poitou-Charentes revient sur une année où les Français ont vu leur pouvoir d’achat s’amoindrir et appelle à une opposition constructive contre des "injustices profondes".

Quel bilan faites-vous de cette première année de Nicolas Sarkozy au pouvoir ?
C'est une année perdue. Il y a eu bien sûr le fiasco du paquet fiscal, avec 15 milliards d’euros chaque année et notamment un bouclier fiscal qui rapporte 350 millions d’euros à 20 000 personnes. Je rappelle au passage que contrairement à ce que dit Nicolas Sarkozy, la plus grande partie des 5 milliards d’euros consacrés aux heures supplémentaires vont aux entreprises, et non aux salariés concernés.
Ces derniers ne touchent en moyenne que 4 euros pour 45 minutes de travail en plus ! Je rappelle aussi que la déduction fiscale des intérêts d'emprunts ne profite trop souvent qu'à ceux qui seraient de toute façon devenus propriétaires...
Les autres, ceux qui auraient besoin d'être aidés, en sont pour leurs frais.
Les caisses de l’État ont été vidées, comme l’a lui-même reconnu Nicolas Sarkozy, et cela n’a provoqué aucun retour de la croissance. Au contraire, la rigueur est déjà là. La grande majorité des salariés paie pour les dépenses inefficaces et injustes de ce gouvernement et subit la hausse des prix sans que le pouvoir ne réagisse. Dernier exemple en date, le RSA, qui était au départ une bonne idée, sera financé par la suppression de la Prime pour l’emploi pour cinq millions de salariés modestes. Au lieu d’être le président du pouvoir d’achat, il est président de la régression sociale et de la baisse du niveau de vie.

Vos craintes ont donc bel et bien été confirmées ?
Oui. Nicolas Sarkozy paie aujourd’hui pour ses promesses inconsidérées. Nous savions que ce qu’il promettait ne serait pas tenu. Cette conception du pouvoir et de la politique, je l’ai dénoncée pendant la campagne et je continue de la critiquer. Dans un contexte de crise et d’angoisse, la posture consistant à annoncer qu’on allait régler tous les problèmes a d’abord rassuré.
Mais c’était une imposture qui aujourd'hui conduit à une déception cruelle. Le résultat est une grave crise politique et morale qui rend toute réforme impossible.
On n’avait jamais vu, en France, des manifestations de retraités et de handicapés. Car ces fameuses « réformes " menées, elles ont été soit injustes, soit partielles, soit les deux. Et elles sont de plus en plus désordonnées.
J’ajoute que sa pratique du pouvoir a été hyper personnalisée et d’une grande désinvolture. Le résultat, c’est qu’au lieu d’un choc de confiance, on a un choc de défiance. Ce Président avait beaucoup de cartes en main, il y a un an : il les a gaspillées. Il ne faut pas s'en réjouir. La situation de la France est grave aujourd’hui.

Expliquez-vous l'impopularité de Nicolas Sarkozy après cette première année à la tête de l'Etat ? Et si oui, comment ?
Je crois que l’impopularité record de Nicolas Sarkozy, un an à peine après son élection, est due avant tout à l'échec sur le pouvoir d'achat, même si son comportement personnel cet hiver a rendu cet échec encore plus insupportable.
La déception est d’autant plus forte que les attentes étaient grandes. Il a promis la rupture, mais il conduit tout simplement une politique de droite. Lorsqu’ils regardent autour d’eux, les gens, même ceux qui ont voté pour lui, se rendent compte que rien n’a changé en mieux depuis l’élection présidentielle.

À quoi le pays doit-il s'attendre aujourd'hui, et comment l'opposition doit-elle réagir ?
Il ne faut pas s’attendre à autre chose qu’une rigueur qui ne veut pas dire son nom… La dernière intervention du Président (émission du 24 avril) n’a rassuré personne sur ce point… et sur les autres. Aujourd’hui, nous avons le
devoir de lui rappeler sans cesse ses engagements de campagne, sur les petites retraites, sur les salaires, ainsi que sur la politique étrangère. Nous avons le devoir de dénoncer les contrevérités ou les approximations, elles ont été nombreuses lors de cette émission.
Par exemple sur l'éducation nationale, où il donne l'image d'une France en situation d'échec pour justifier des suppressions de postes aveugles qui pénalisent de façon scandaleuse de nombreux territoires. Ou encore sur les retraites, car c'est bien la baisse des pensions qui est programmée si on ne parvient pas à résoudre la question de l'emploi des plus de 55 ans et si on ne parvient pas à prendre en compte la pénibilité des métiers.
Nous avons enfin le devoir de montrer qu'une autre politique est possible, donc de marteler nos contrepropositions.
Elles passent par l'annulation du paquet fiscal et sa redistribution d'abord sur le pouvoir d'achat, notamment à travers une baisse de la TVA et le doublement de la Prime pour l'emploi, mais aussi sur l'innovation et la recherche, enfin suret la recherche, enfin sur le désendettement. Mais il nous faudra aller plus loin. Les Français nous l’ont dit lors des dernières élections municipales et cantonales : ils n’en peuvent plus de ce désordre permanent et de cette injustice profonde. Et en même temps, ils ont su être attentifs à nos projets locaux, qu’ils ont soutenus par un vote d’adhésion.
Nous devons à la fois protéger, imaginer et apporter la preuve de l’efficacité de l’action politique au service d’un idéal !

samedi 26 avril 2008

Ségolène au 20H de France 2 le 25/04/2008

Pour celles et ceux qui ont raté le 20H de France 2 hier soir

vendredi 25 avril 2008

Nicolas Sarkozy a donné une "feuille de déroute" à son gouvernement


Ségolène Royal - France Inter
envoyé par franceinter


Ségolène Royal a estimé vendredi sur France Inter que Nicolas Sarkozy avait donné, lors de son interview télévisée de la veille, une "feuille de déroute" à son gouvernement.

Nicolas sarkozy a cumulé les "aberrations", "les improvisations", les "contre-vérités". Sur la laïcité "en confirmant que les clercs et les prêtres donnaient du sens à la vie", le président a dit "des monstruosités".

Nicolas Sarkozy a aussi fait preuve de "malhonnêteté" en imputant les difficultés de la France "à des chocs extérieurs".

"Il est en train de payer la masse des mensonges qu'il a proférés pendant la campagne présidentielle", a lancé Mme Royal estimant que la France "est tirée vers le bas".

"Le Premier ministre avait dit qu'il attendait de cette émission une feuille de route. Je crois que le Premier ministre a eu surtout une feuille de déroute".

"On est plus inquiets après l'émission qu'avant. On a le sentiment de ne pas avoir eu un président de la République hier, mais un candidat perpétuel".

Quant au mea culpa du chef de l'Etat sur un certain nombre de sujets, elle y a vu "un truc de communication". "En clair, ça veut dire +je me suis trompé+".

Nicolas Sarkozy "n'a pas répondu sur les préoccupations des Français" notamment sur le pouvoir d'achat, privilégiant "la redistribution entre les précaires" et "a donné une image de la France en situation d'échec en particulier sur l'éducation nationale, ce qui est faux".

"Ce qui est en train de se passer, c'est de la brutalité, c'est beaucoup d'arrogance. J'ai vu un Nicolas Sarkozy parfois méprisant à l'égard des Français".

"Sur la politique étrangère, il ne nous a pas rassuré et au contraire c'est extrêmement inquiétant" soulignant ses propos "aberrants" dans le but de "justifier qu'il se couche devant la Chine".

jeudi 24 avril 2008

Compte rendu de mon déplacement en Inde, par Ségolène Royal

SR avec Jetsun Pema soeur du Dalaï-Lama - Inde - avril 2008
Chers amis
Pour des raisons d’emploi du temps, je n’ai pas pu vous faire part des entretiens que j’ai eus avec le Premier ministre indien, Manmohan Singh et Sonia Gandhi avant aujourd’hui. En voici la teneur :
Au début de notre entretien j’ai fait observer que les unes des journaux indiens étaient les mêmes que celles des journaux Français. La flambée des prix alimentaires et le problème des OGM, autant de questions qui se posent en Europe comme en Asie ou en Amérique !
J’ai souhaité aborder le cas d’Arcelor Mittal. J’ai expliqué le ressentiment justifié des salariés face à cette délocalisation. Manhmohan Singh m’a répondu sans détour que les entreprises devaient faire preuve de responsabilité à l’égard des territoires sur lesquels elles sont implantées.
Bien d’autres points ont également été évoqués :
L’Inde apprécie le soutien que lui apporte la France dans sa candidature à un siège permanent au Conseil de sécurité, dans l’élargissement du G8 aux pays émergents et dans la mise au point d’un statut particulier devant permettre à l’Inde de reprendre ses coopérations nucléaires civiles avec le reste du monde.
S’agissant des échanges économiques, la France exporte vers l’Inde deux fois moins que le Royaume-Uni ou l’Allemagne mais son commerce avec l’Inde est équilibré (2,5 milliards d’euros dans chaque sens) et les exportations françaises augmentent rapidement. L’objectif est de doubler les échanges d’ici 2012. J’ai indiqué que nous devions favorisons une politique d’investissement industriel français en Inde et indiens en France.
Plusieurs centaines de milliers d’étudiants indiens poursuivent leurs études supérieures à l’étranger et d’abord dans les pays d’expression anglaise. La France n’en reçoit que 1 500 alors qu’elle reçoit 17 000 Chinois. Une politique active visant la promotion des études supérieures en France a donc été engagée depuis plusieurs années, notamment avec le concours de certaines Régions et de Campus France. Cette politique doit être une priorité.
Les questions internationales globales ont fait l’objet d’un tour d’horizon complet :
1. Environnement et changement climatique
L’Inde est consciente de l’impasse écologique dans laquelle elle risque de se trouver par une pression démographique croissante sur une terre que le changement climatique affectera durement. Cependant, elle estime que les pays industrialisés doivent prendre leurs responsabilités les premiers et qu’elle ne saurait adopter des politiques qui freineraient sa croissance économique, clé de la baisse de la pauvreté. Il faut trouver des formules qui permettent de financer sans surcoût l’accès aux technologies propres.
2. Terrorisme
L’Inde est durement frappée par le terrorisme islamiste du fait de la question du Cachemire et de l’existence de cellules liées à Al Qaida dans certaines villes. Elle attache une importance capitale à la coopération internationale. Elle souhaite que les pays occidentaux restent vigilants à l’égard du Pakistan.
3. Multilatéralisme
L’Inde estime qu’elle n’occupe pas la place qui lui revient dans les instances multilatérales (Conseil de sécurité, FMI, Banque mondiale, G8). Elle apprécie la position de la France et avait apporté son soutien à la candidature de Dominique Strauss-Khan au FMI parce que celui-ci portait un message d’ouverture aux pays émergents.
Sur le plan régional, l’objectif de l’Inde est d’assurer la paix et la stabilité.
- Chine et Tibet
La Chine est le grand rival de l’Inde. Personne n’a oublié l’invasion de 1962. La Chine revendique encore une partie du territoire de l’Etat indien au Nord Est (l’Etat de Arunachal Pradesh). Néanmoins, les deux pays se sont entendus depuis plusieurs années sur une politique de normalisation progressive et la Chine est le premier partenaire commercial de l’Inde.
En ce qui concerne le Tibet, l’Inde accueille depuis 1959 le Dalaï Lama et quelques 150,000 réfugiés tibétains. Dans leur grande majorité, les Indiens considèrent le Dalaï Lama comme un grand leader religieux et une personnalité attachée à la non-violence, et ont de la sympathie pour les revendications tibétaines. Si l’Inde appelle la Chine au dialogue et au respect de l’identité culturelle tibétaine, elle prend soin de ne rien faire qui puisse être interprété par Pékin comme un appui aux séparatistes.
- Iran
L’Inde entretient des relations très anciennes et très proches avec l’Iran. Si elle approuve la politique internationale visant à prévenir l’accès de l’Iran à l’arme nucléaire, elle estime que les sanctions sont inefficaces et craint une offensive militaire qui serait une catastrophe humaine, politique et économique.
- Pakistan
Depuis plusieurs années, l’Inde et le Pakistan conduisent avec difficulté mais constance un processus de normalisation. Au lendemain de l’attentat qui a coûté la vie à Benazir Bhutto, l’Inde a suivi avec anxiété les élections et a vu, avec soulagement, l’arrivée au pouvoir de la nouvelle coalition. Elle est cependant sceptique sur la solidité de cette alliance et se demande dans quelle mesure les services secrets pakistanais, qu’elle accuse de soutenir les mouvements séparatistes au Cachemire et de laisser faire des opérations terroristes, accepteront une complète dévolution du pouvoir aux civils.
- Birmanie
L’Inde entretient avec ce pays une relation de bon voisinage et il est capital pour elle de la maintenir afin de contrôler autant que faire se peut la main-mise chinoise. Sensible à l’hétérogénéité ethnique de la Birmanie, l’Inde considère qu’un pouvoir fort est nécessaire à Rangoon pour contrôler les risques séparatistes. Dans ces conditions, si l’Inde appuie la politique de l’ONU en vue de la dévolution du pouvoir aux forces démocratiques et si elle a toujours été proche d’Aung San Suu Kyi, elle désapprouve toute tentative d’imposer des sanctions internationales à la junte. J’ai évidemment marqué mon désaccord avec cette position.
- Afrique
Enfin, ma visite a coïncidé avec la conclusion du 1er sommet Inde-Afrique qui a rassemblé à Delhi une dizaine de Chefs d’Etat et de gouvernement africains. Ce premier sommet est, pour l’Inde, l’occasion de resserrer ses liens avec un continent où la Chine est particulièrement agressive mais qui recèle des ressources naturelles particulièrement nécessaires à la croissance économique du pays. Le Premier ministre était manifestement très satisfait de ce sommet.
J’ai conclu ma rencontre avec le Premier ministre en relevant que l’Inde fait l’objet, en France, d’un intérêt croissant qui témoigne de la vitalité de nos liens.
Ségolène Royal

mercredi 23 avril 2008

Ségolène Royal à Vaulx-en-Velin

En écoutant l'intervention de Ségolène Royal le 8 mars 2007 à Vaulx-en-Velin, à l'occasion de la journée internationale des femmes, on ne peut pas s'empêcher de penser que son discours est encore plus d'actualité aujourd'hui, toutes les attaques du gouvernement de Nicolas Sarkozy contre le pouvoir d'achat des ménages, contre la protection sociale, contre l'école, vont faire peser en priorité sur les femmes les difficultés croissantes des familles, et que ces difficultés accentuent ou créent de nouveaux obstacles qu'elles devront très souvent affronter seules.

José Berenguer




Ségo à vaulx
envoyé par socialistes_du_Rhone

mardi 22 avril 2008

Les pauvres paient la facture de la rigueur: le Revenu de Solidarité Active en sursis.



Communiqué de Hélène Geoffroy au nom du groupe Renou'Vaulx à Gauche du conseil municipal de Vaulx-en-Velin:
Prodigue avec les riches, pingre avec les précaires. Voilà la ligne de conduite budgétaire que semble avoir fixé Nicolas Sarkozy. Après avoir accordé plus de 15 milliards d'euros de réductions fiscales aux ménages les plus aisés, le président de la République accuse les politiques sociales d'être responsables du déficit et de la dette de l'État. Une mauvaise foi affichée qui vise à faire payer aux classes moyennes et populaire populaires les cadeaux accordés à une minorité."Notre niveau de dépenses publiques est une anomalie au sein des pays développés" expliquait le président de la République le 8 avril. Toutefois, Nicolas Sarkozy nie toujours concocter un plan de rigueur pour sortir de la crise. Il s'apprête pourtant à entailler sévèrement les prestations sociales, sans parler d'une augmentation brutale et non programmée des tarifs du gaz de 5% . Cette hausse cumulée à celle de 4% mise en place en janvier, représente une ponction annuelle moyenne de 80 euros, soit 50% de plus que les fameuses franchises santé. Une hérésie à l'heure où Gaz de France dégage 2,5 milliards d'euros de bénéfices.Ce n'est pas que le pouvoir d'achat qui est en berne, notre jeunesse est inquiète, les lycéens manifestent désireux de pouvoir continuer à travailler dans de bonnes conditions. Le 3 avril, à Vaulx-en-Velin, les enseignants et les parents d'élèves disaient la dégradation annoncée de l'école. Enfin, je voudrais parler d'une réforme qui pouvait être majeure qui est celle du RSA (revenu de solidarité active). C'est une grande promesse de campagne du candidat Sarkozy et raison pour laquelle Martin Hirsch, ancien président d'Emmaüs France, avait accepté d'entrer au gouvernement. Ce dispositif imaginé pour encourager le retour à l'emploi des allocataires de minima sociaux en leur donnant la possibilité de cumuler salaire et prestation sociale devrait, être largement amoindri, voire carrément supprimé. J'ai eu l'occasion de rencontrer Martin Hirsh, il y a quinze jours au Conseil général du Rhône, en tant que représentante du groupe socialistes et apparentés au Département sur le sujet du RMI. Je lui avais exprimé, entre autres, les difficultés que rencontraient les bénéficiaires du RMI qui devenaient travailleurs pauvres lorsqu'ils reprenaient le travail. Il avait assuré que le RSA serait mis en œuvre avec un vrai tutorat pour un retour à l'emploi, que l'on éviterait les effets d'aubaine pour les entreprises quel qu'en soit le coût. Cela coûte cher de façon comptable, mais la sor­tie de la pauvreté de milliers de gens, 1800 bénéficiaires du RMI à Vaulx-en-Velin ne peut avoir un prix. Et lorsque Nicolas Sarkozy devant les journalistes, annonce qu'il calibrera la mesure en fonction des disponibilités financières qui sont celles du gouvernement, le cynisme est achevé. Financée sur les fonds propres des 34 départements qui l'ont déjà mis en place, la généralisation de cette prestation sociale est évaluée entre 2 et 3 milliards d'euros ... soit environ six fois moins que le paquet fiscal On trouve toujours des « disponibilités financières » pour ses proches.
Hélène Geoffroy

lundi 21 avril 2008

Hommage de Hélène Geoffroy à Aimé Césaire



Aimé Césaire vient de mourir. C'est une grande émotion pour la communauté antillaise du Rhône, mais pas seulement, car ce vieil homme qui est mort; c'est une lumière française du vingtième siècle qui n'est plus.

Ce n'est pas seulement un poète martiniquais, ce n'est pas seulement une conscience antillaise qui viennent de s'éteindre, Aimé Césaire fut le chantre de la Négritude, c'est à dire celui qui voulait donner voix aux antillais certes, mais qui, plus encore, a donné voix à tous les opprimés.

Mon engagement politique de gauche, ma conviction que nous sommes des hommes et des femmes libres et debout, et que quelle que soit notre histoire, nous devons prendre en main notre destin, se sont nourris des écrits d'Aimé Césaire. Et, dans mon quotidien d'élue, j'ai au cœur cette phrase extraite d'un de ses grands poèmes, Cahier d'un retour au Pays natal, "Gardez vous de vous croiser les bras en l'attitude stérile du spectateur, car la vie n'est pas un spectacle, car une mer de douleurs n'est pas un proscenium, car un homme qui crie n'est pas un ours qui danse".


Hélène GEOFFROY (PS), conseillère générale de Vaulx-en-Velin

dimanche 20 avril 2008

Vincent Peillon pour un Congrès utile et serein

Contribution pour un Congrès utile et serein.

Ségolène Royal a lancé le 11 avril une initiative pour un "Congrès Utile et Serein", elle nous propose de débattre cette contribution sur le blog expressement ouvert à cette occasion http://www.congresutileetserein.com/ , à notre échelle locale nous relayons cette initiative.
- L'introduction au texte
Chères amies, chers amis, je vous souhaite la bienvenue sur ce site participatif. Il répond à l'initiative que nous avons lancée, en vue du Congrès du Parti socialiste, pour lancer un débat de qualité, serein, utile aux Français. Je compte sur vous pour le faire vivre et apporter vos idées. Elles nous permettront de composer une belle contribution dont nous serons toutes et tous co-auteurs !
Ségolène Royal


- Le texte de l'initiative

11 avr. 2008
Dans un monde qui se transforme à vive allure et dans une France où même ceux qui se croyaient à l’abri sont en proie à l’inquiétude, les socialistes doivent répondre à de nouvelles questions.
Aujourd’hui la précarité envahit tout, l’initiative économique est en panne, les inégalités n’ont jamais été aussi insolentes, l’incertitude pèse sur le rôle de la France dans le monde. Nous devons apporter la preuve de l’efficacité de l’action politique et la mettre au service de notre idéal commun.
Nous lançons cette consultation participative dans la cohérence des valeurs bâties pendant la campagne présidentielle et dans la volonté de prolonger les voies tracées par les Forums de la rénovation du PS.
Sachant que les questions bien posées permettent les réponses pertinentes, nous pensons utiles de prendre un temps pour bien formuler les questions à trancher (3), en s’appuyant sur les sources d’inquiétudes des Français (1) et sur nos valeurs (2).
C’est pourquoi ce document propose, sur cette base, de lancer des discussions et de susciter des réactions : vous pouvez modifier ou compléter la formulation des thèmes qui vous sont proposés. Un site Internet sera spécialement ouvert pour cela.
Ce questionnaire est une étape très importante pour structurer le travail de fond qui, enrichi par ces échanges, aboutira à une proposition prenant la forme d’une contribution au Congrès du PS.
La consultation s’adresse aux militants du PS, en lien avec les sympathisants et les forces vives qui attendent beaucoup de nous face aux dégradations de toutes sortes commises par la droite.
L’une des questions majeures autour de laquelle s’organise notre réflexion est la suivante : définir les droits et les devoirs des responsables politiques, de la société et des personnes, de telle sorte que la liberté de réussir sa vie ne soit pas le privilège de quelques uns mais l’ambition garantie à tous.

- Les dix sources d’inquiétude des Français
1. un capitalisme qui perd la tête ;
2. la dégradation du niveau de vie ;
3. les fragmentations et le descenseur social à l’intérieur ; la perte de compétitivité de la France à l’extérieur ;
4. l’affaiblissement de la valeur travail et l’exagération de la valeur du capital ;
5. le trouble qui pèse sur l’identité française, secouée par les peurs de l’autre ;
6. le doute sur l’efficacité de l’Etat ;
7. le scepticisme sur la réalité de l’égalité des chances par l’école ;
8. l’Europe perçue comme indifférente au sort des citoyens ;
9. les désordres du monde et les interrogations sur la fin de l’hégémonie occidentale ;
10.une planète menacée d’autodestruction.

- Les sept valeurs et objectifs qui nous guident
1. Le monde a changé. Le socialisme doit changer pour rester fidèle à sa mission.
2. Le bien-être de tous exige que l’économie de marché et la concurrence ne dictent pas leur loi désordonnée au service d’intérêts particuliers.
3. La volonté publique et l’Etat organisent la conciliation de l’intérêt général et des préoccupations des gens, notamment à travers les services publics.
4. La lutte contre toutes les formes d’injustices et de discrimination est au cœur du droit de chacun à la réussite individuelle.
5. Les socialistes doivent participer à la construction d’un ordre économique, social et écologique juste, au niveau mondial comme au niveau national.
6. Au niveau national comme au niveau local, le socialisme défend la complémentarité qui unit la démocratie représentative, la démocratie participative et la démocratie sociale.
7. La laïcité est le fondement de la République et de l’identité française, enrichie par le métissage.

- Les dix questions à trancher
1. Il faut sortir du fossé entre un discours pseudo révolutionnaire dans l’opposition et un conformisme économique au pouvoir : de quelle façon ?
2. Le socialisme ne peut pas se contenter d’aménager le capitalisme financier à la marge : comment produire et répartir autrement la richesse ?
3. Que reprendre des modèles progressistes des autres pays et que rejeter ?
4. Il faut pousser l’agilité des entreprises, le goût du risque et l’esprit d’entreprendre, tout en améliorant la situation des salariés et leurs sécurités sociales. Avec quel compromis ?
5. Il faut rééquilibrer le rapport de force entre le travail et le capital par une meilleure répartition du profit. Quels contre-pouvoirs dans l’entreprise ?
6. Comment rompre avec la redistribution passive et bureaucratique comme principal moyen de s’attaquer aux injustices sociales ?
7. Comment améliorer le projet européen pour ne pas oublier les intérêts des peuples et des pays ?
8. Les peuples du Nord doivent être protégés de la concurrence internationale sans que les peuples du Sud ne soient victimes du protectionnisme. Avec quelles nouvelles règles ?
9. Les Etats et le marché doivent assurer la sauvegarde écologique de la planète : quel nouveau modèle de développement ?
10.Le Parti socialiste doit intégrer toutes les nouvelles formes de militantisme et d’engagement citoyen, ainsi que les réussites du travail des élus locaux. Il doit aussi décider efficacement, avec le sens de la discipline collective. Quelles nouvelles règles communes pour y parvenir sereinement ?


- Les premiers coauteurs de l'initiative:

Ségolène Royal, François Rebsamen, Vincent Peillon, Jean Louis Bianco, Manuel Valls, Gilles Pargneaux, Delphine Batho, David Assouline, Guillaume Garot, Aurélie Fillipetti, Michel Sapin, Jean-Pierre Mignard, Jean-Jack Queyranne, Jacques Auxiette, Najat Vallaud-Belkacem, Pascal Terrasse, Dominique Bertinotti, Michèle Delaunay, Jean Guerard, Gilles Savary, Pierre-Yves Le Borgn, Jean Burneleau, Françoise Billy, Jacqueline Dahlem, Régine Lange,