mardi 30 septembre 2008

Ségolène Royal sur C+ ce matin et Vincent Peillon sur BFM




Ségolène Royal sur C+ le 30.09.08
envoyé par Desirs-dAvenir-Vaulx



La livraison d'aujourd'hui comprend deux vidéos, la première de Ségolène Royal, l'autre de Vincent Peillon.



Ségolène Royal ce matin 30/09/08 sur C+, aborde le sujet de la crise économique "Il faut rétablir la confiance dans les PME en leur donnant les moyens de se financer", "c'est paradoxal de voir que les ennemis de l'État retournent leurs vestes et vont chercher l'État pour éponger les fautes des entreprises", "le bouclier fiscal a découragé le travail et privilégié les revenus du capital".
Elle s'explique sur le "Concert de la Fraternité" au Zénith de Paris, "je crois qu'il faut renouveler la politique, qu'il faut bouger, qu'il faut être vivants".


Pardon pour la qualité, mais SR est excellente, ce qui est une habitude.





Vincent Peillon toujours aussi bien inspiré, parle du "Concert de la Fraternité", des critiques contre Ségolène Royal, commente les postures d'autre dirigeants socialistes proches, puis parle de son livre "La révolution française n'est pas finie"


dimanche 28 septembre 2008

Ségolène Royal a son Zénith - discours suite et fin



Intervention de Ségolène Royal durant le rassemblement "La Fraternité a son Zénith" le 27 septembre au Zénith de Paris Partie 2/2

Ségolène Royal a son Zénith - discours 1ère partie


Entre 5.000 et 6000 personnes avaient pris place au Zénith de Paris ce samedi 27 septembre 2008 pour l'évènement "La Fraternité à son Zénith".

Dans un grand discours de 45 minutes, souvent interrompu par des salves d'applaudissements et des "Ségolène... Ségolène....".

"Je suis là aujourd'hui, je serai là demain. Rien ne me fera reculer"

"Nous avons en commun de vouloir un autre monde", a-t-elle lancé, faisant scander le mot "fraternité" par ses partisans.

"On commence à comprendre qu'il faut radicalement changer le système", a-t-elle dit, sans jamais citer le nom du président Nicolas Sarkozy.

"A quand l'interdiction de délocaliser et de licencier avec obligation de rembourser les aides publiques si l'entreprise fait des bénéfices ?"

Elle s'est posée en victime du pouvoir mais aussi de certains de ses camarades du parti, évoquant "la riante primaire, la courtoise présidentielle, les gentils coups bas, les tendres attaques, les doux cambriolages, les amicales pressions et les charmantes épreuves personnelles".

A propos du cambriolage de son appartement, elle a stigmatisé "les porte-flingues de l'Elysée".

Durant quatre heures, les artistes se sont succédé sur scène: Trust, Benjamin Biolay, Hervé Vilard, Cali, Ridan, Neg' Marrons, Mohamed Lamine, Patrice Maktav, Alexis Rault, Trade d'union. De courts sketches notamment du Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine, Phil Darwin ou encore Ali, de petits films ryhtmaient la soirée. Le chanteur Yannick Noah a adressé un message de soutien, depuis les États-Unis.

Un lâcher de confettis devait clore en couleurs ce show politique d'un type nouveau.

vendredi 26 septembre 2008

Sarkozy est un démagogue, il est inconsistant



Vincent Peillon sur I>Télé le 26.09.08, le cosignataire de la motion "L'espoir à gauche, fier(e)s d'être socialistes" dénonce l'hypocrisie de Sarkozy, un langage clair et précis:

"Je n'ai jamais vu un président français, à ce point prendre les français pour des imbéciles"

"Sarkozy est un démagogue, il est inconsistant"

Il faut passer des discours aux actes



Ségolène Royal, cosignataire de la motion "L'espoir à gauche, fier(e)s d'être socialistes", répond aux questions de Nicolas Demorand dans le 7/10 de France Inter du 26 Septembre 2008

Sarkozy dit n'importe quoi sur tous les sujets



Vincent Peillon cosignataire de la motion "L'espoir à gauche, fier(e)s d'être socialistes" est l'invité le 25.09 de Sylvain Attal pour "l'Entretien de France 24", soit le lendemain du dépôt des motions, il répond aux questions d'actualité et présente son essai "La Révolution française n'est pas terminée"

jeudi 25 septembre 2008

Ségolène Royal au Grand Journal de C+



Ségolène Royal le 24 septembre au Grand Journal de C+, un grand moment sérieux, parfois grave mais aussi des rires. À voir absolument.

Ségolène Royal et Gérard Collomb commentent la motion




23 septembre, Ségolène Royal et Gérard Collomb commentent la motion "L'espoir à gauche, fier(e)s d'être socialistes" présentée collectivement par Gérard Collomb, Vincent Peillon, Julien Dray, Delphine Batho, Najat Vallaud Belkacem, Aurélie Filipetti, François Rebsamen, Jean-Noël Guérini, Manuel Valls, Alda Péreira Lemaître, Samia Ghali, Yvette Roudy, Jean-Louis Bianco, Jean-Pierre Mignard, David Assouline, Dominique Bertinotti et Ségolène Royal.

mercredi 24 septembre 2008

Concert de la Fraternité


Ségolène Royal : Tous au Zénith !!
envoyé par Desirs-dAvenir-Vaulx

Pour visionner la vidéo, cliquez ci-dessus


Chères amies, chers amis,

Notre grand concert de la Fraternité arrive très bientôt.

J’attends avec impatience de vous retrouver très nombreux au Zénith de Paris, ce samedi 27 septembre, de 18 à 22 heures.
L’entrée sera gratuite. Une participation facultative est attendue. Merci à tous ceux qui ont déjà envoyé leurs dons.

Je remercie aussi chaleureusement les artistes pour leur amicale participation.

Au programme de cette soirée, lors de laquelle je ferai une intervention : des chanteurs, des humoristes, des courts métrages, une petite pièce par des comédiens du Théâtre du Soleil d’Ariane Mnouchkine.

Le groupe des Neg’Marrons ouvrira la soirée, puis viendront Trust, Hervé Vilard, Julie Delpy, Ridan, Benjamin Biolay, Adrienne Pauly, Mohamed Lamine, Patrick Fiori, Alexis Rault, Patrice Maktav, Traits d’union, Da Silva et, pour finir, Cali.

Vous aurez également l’occasion de visionner des courts métrages engagés sur les enjeux auxquels notre société est confrontée. Des humoristes, comme Phil Darwin, vous feront rire et des comédiens du théâtre du Soleil, d’Ariane Mnouchkine, nous présenteront deux petites pièces de théâtre, mises en scène par Hélène Cinque.

Ce sera un grand événement politique et festif, où nous vous invitons à venir accompagnés de vos familles, de vos amis et de tous ceux qui pensent que les artistes ont une place irremplaçable dans le débat des idées.

A très bientôt,

Ségolène Royal

Pour tous renseignements pratiques:
http://minilien.com/?QW6jh66Mrh

lundi 22 septembre 2008

Il y a une espèce d'incohérence, d'inertie, un égoïsme insupportable



Invitée sur BFMTV le 19 septembre, Ségolène Royal repond aux questions de JJ Bourdin:


Jean-Jacques BOURDIN
Ségolène ROYAL, bonjour !

Ségolène ROYAL
Bonjour !

Jean-Jacques BOURDIN
Merci d’être avec nous ; je vais être direct pour ma première question comme d’habitude, est-ce que vous êtes toujours candidate au poste de premier secrétaire du Parti socialiste ?

Ségolène ROYAL
Ecoutez, j’étais hier soir à Roubaix, parce que je me déplace beaucoup à l’occasion de mon livre « Si la gauche veut des idées ». Il y avait ; je ne sais pas, 300 – 400 personnes que je rencontre individuellement. Sur le nombre de toutes ces personnes, il y a peut-être 3 ou 4 qui m’ont posé cette question. Et donc, je pense que j’ai eu raison de dire que cette question des candidatures, de guerre des chefs, de valse des ego, exaspéraient, fatiguaient les gens qui ont d’autres problèmes, et donc j’ai mis cette question de côté.

Jean-Jacques BOURDIN
Mais c’est une façon d’évacuer la question, si j’ai bien compris…

Ségolène ROYAL
C’est une question d’évacuer la question. Vous avez…

Jean-Jacques BOURDIN
Une façon, pardon, d’évacuer la question, Ségolène ROYAL…

Ségolène ROYAL
Absolument, j’évacue…

Jean-Jacques BOURDIN
D’évacuer la question !

Ségolène ROYAL
J’évacue la question parce que de quoi...

Jean-Jacques BOURDIN
Mais vous l’avez décidé quand ?

Ségolène ROYAL
De quoi m’ont-ils parlé, hier ? Ils m’ont parlé des hausses d’impôt…

Jean-Jacques BOURDIN
Ca, on va en parler !

Ségolène ROYAL
Ils m’ont parlé des franchises médicales, ils m’ont parlé de la crise financière américaine…

Jean-Jacques BOURDIN
Ca, on va en parler !

Ségolène ROYAL
… Et de la peur qu’ils avaient que la France soit contaminée. Voilà de quoi ils m’ont parlé hier, les Français. Donc…

Jean-Jacques BOURDIN
Bon, on va en reparler de toutes ces questions-là. Je vous repose la question quand même, vous allez prendre une décision, à un moment donné ou à un autre !

Ségolène ROYAL
Mais aujourd’hui, je m’occupe…

Jean-Jacques BOURDIN
Sur cette question…

Ségolène ROYAL
Aujourd’hui, je m’occupe de ce que je viens de vous dire.

Jean-Jacques BOURDIN
Oui, non mais je suis bien d’accord, mais enfin, ça vous préoccupe, quand même, le PS !

Ségolène ROYAL
Non, ça ne me préoccupe pas !

Jean-Jacques BOURDIN
Non ? Le PS, non ?

Ségolène ROYAL
Le Parti socialiste me préoccupe, vous avez vu que je suis engagée, quand même, dans le Congrès, c’est-à-dire que…

Jean-Jacques BOURDIN
Oui, j’ai vu, oui…

Ségolène ROYAL
… Je mets sur la table un certain nombre d’idées, en plus que je développe dans ce livre, écrit avec Alain TOURAINE, parce que je pense qu’il faut comprendre les défis du temps présent et les Français ont envie de comprendre, je vois bien, sur les questions qui me sont posées, « mais pourquoi ? », « qu’est-ce qu’il se passe ? », « dans quelle situation est la France ? », « pourquoi il n’y a plus de croissance ? », et aujourd’hui, ces débats-là ou cette pseudo connaissance-là est confisquée par un certain nombre de dirigeants qui n’ont pas compris que les Français veulent comprendre ce qui se passe, pour savoir si la politique a encore un sen…

Jean-Jacques BOURDIN
Donc vous vous mettez en marge de ce débat interne au Parti socialiste, si j’ai bien compris…

Ségolène ROYAL
Pas en marge, je suis au cœur de ce débat, parce que…

Jean-Jacques BOURDIN
Oui, mais vous ne serez pas un acteur du débat au moment décisif, si je comprends bien…

Ségolène ROYAL
Mais qu’est-ce que je viens de vous dire ? Tout le contraire.

Jean-Jacques BOURDIN
Bon…

Ségolène ROYAL
Et vous savez, hier, j’ai rencontré – il y avait d’ailleurs certains de vos confrères qui étaient là – un électeur de l’UMP qui me disait : « Mais où est le Parti socialiste ? » ; je dis : « Mais vous êtes électeur »…

Jean-Jacques BOURDIN
« Il est nul », dit LE NOUVEL OBSERVATEUR !

Ségolène ROYAL
… « De l’UMP, pourquoi me posez-vous cette question ? », et il me répondait avec beaucoup de bon sens : « Mais parce qu’on a besoin des socialistes pour structurer le débat démocratique ! », et il me racontait qu’il travaillait 70 heures par semaine – tenez-vous bien – qu’il était payé 35 heures, qu’il ne voyait plus ses enfants. Alors je dis « Voyez, vous êtes le résultat du « travailler plus pour gagner plus ». Et il me disait : « Oui, c’est pour ça qu’on a besoin d’une opposition et qu’on a besoin de propositions ». Eh bien c’est ce que nous faisons et c’est ce que je fais avec l’équipe qui m’entoure et vous verrez, vous ne serez pas déçu.

Jean-Jacques BOURDIN
Donc, le poste de premier secrétaire, vous n’avez pas décidé, on attendra, si j’ai bien compris, pour résumer… On attendra encore quelques jours…

Ségolène ROYAL
On attendra le débat de fond. Ce que je veux…

Jean-Jacques BOURDIN
Vous attendez le débat de fond…

Ségolène ROYAL
Mais vous savez, j’ai une responsabilité particulière. Pourquoi j’ai une responsabilité particulière ? Parce que j’ai été candidate à l’élection présidentielle, que 17 millions de Français se sont reconnus dans les idées de la gauche, à ce moment-là, ou dans les idées démocrates que j’ai défendues. Et donc aujourd’hui, ma responsabilité, c’est de tirer vers le haut le débat. Aujourd’hui, le débat, il est tiré vers le bas. Il est tiré vers le bas par la droite, il est tiré vers le bas par les querelles de personnes au sein du Parti socialiste. Et donc ma responsabilité, c’était de desserrer cet étau, de montrer l’exemple, en disant « la question des personnes, ça n’est pas le problème, la question des personnes, c’est la reconstruction de la gauche ; la crédibilité et la visibilité des contre-propositions est la preuve qu’une autre politique est possible et que la France mérite mieux ».

Jean-Jacques BOURDIN
Bon, Ségolène ROYAL, on va finir avec le Parti socialiste, j’ai encore une ou deux questions, puis on va….

Ségolène ROYAL
Voilà, vous avez bien compris... (Rire)… Le message…

Jean-Jacques BOURDIN
… Passer à autre chose… Oui, j’ai compris le message, mais Ségolène ROYAL, c’est peut-être aussi parce que vous n’avez pas totalement terminé vos conversations au sein même du PS pour essayer de réunir une majorité, que vous ne voulez pas vous prononcer sur le poste de premier secrétaire du Parti socialiste ! C’est peut-être ça, aussi, c’est peut-être un calcul politique, permettez-moi d’y penser…

Ségolène ROYAL
Non ! Non…

Jean-Jacques BOURDIN
Ce n’est pas un calcul ?

Ségolène ROYAL
… Ce n’est pas un calcul politique, c’est une exigence sur la façon de faire de la politique. Je ne…

Jean-Jacques BOURDIN
Bon. Alors…

Ségolène ROYAL
Je n’ai pas défendu – attendez – je n’ai pas défendu pendant si longtemps et je ne mets pas en œuvre dans la région que je préside, la démocratie participative, c’est-à-dire le respect des citoyens et donc, dans le Parti socialiste, le respect des militants socialistes, pour donner l’exemple du contraire ! Donc il y a une cohérence dans mon attitude.

Jean-Jacques BOURDIN
Bon. Alors Ségolène ROYAL, dernière question : est-ce que vous avez le sentiment d’avoir été trahi par François HOLLANDE ?

Ségolène ROYAL
Mais je vous ai dit à l’instant que vous n’aurez de moi aucun commentaire sur les personnes. D’ailleurs, si j’en faisais, si je répondais à votre question, il n’y a que ça qui serait repris de votre émission. Et moi, je ne veux pas de ça. Moi, je veux que l’on parle aujourd’hui de…

Jean-Jacques BOURDIN
Ca vous a fait mal ? Ca vous a fait mal de le voir à la tribune, avec Bertrand DELANOË ?

Ségolène ROYAL
Mais la question n’est pas là ! Ce qui me fait mal, c’est la dégradation de la situation économique dans le pays ! Ce qui me fait mal, c’est de voir des gens qui me disent : « Attendez, on a un salaire, on a même deux salaires, on n’arrive pas à se loger » ! Ce qui me fait mal, c’est la montée du nombre de travailleurs pauvres ! Ce qui me fait mal, c’est de découvrir que, dans les banques alimentaires, c’est-à-dire dans les Restos du cœur, il y a aujourd’hui 40 % de salariés qui vont chercher à manger dans les Restaurants du cœur. Ce qui me fait mal, c’est de voir des grandes surfaces qui n’ont jamais gagné autant d’argent et qui maintenant, proposent à la sortie des caisses des crédits – tenez-vous bien ! – des crédits pour que les gens puissent payer ce qu’il y a dans leur caddie ! Ce qui me fait mal, c’est qu’il y a des banques qui ont gagné plein d’argent, – plein de « pognon » pour dire les choses comme elles sont – avec des traders qui ont gagné plein de bonus, 90 milliards d’euros, les dirigeants des grandes banques, selon l’économiste Daniel COHEN, ce matin, et qui se sont répartis des bénéfices et que les moyens et les petits sont étranglés et basculent dans le surendettement parce que les banques les matraquent quand ils ont des petits découverts bancaires. Et moi, je dis que ce capitalisme financier-là n’a plus sa place et que la responsabilité des politiques, s’ils étaient moins mous, moins lâches, moins pris par les lobbies de toutes sortes, aurait la capacité…

Jean-Jacques BOURDIN
C’est vrai partout, ça ! A droite comme à gauche !

Ségolène ROYAL
C’est vrai partout, mais c’est vrai en France aujourd’hui ! Regardez, il y a une crise financière et que fait Nicolas SARKOZY ? Rien ! Il est là, les bras ballants, en train de nous faire des taxes sur le pique-nique ! Non mais attendez, où on est, là ? Il nous avait promis une baisse de 4 points de fiscalité pendant la campagne présidentielle, et aujourd’hui, il y a un impôt nouveau qui a été inventé tous les mois, notamment les franchises médicales, avec beaucoup de petits retraités qui n’arrivent pas à se faire soigner. Il avait promis l’augmentation de 25 % des petites retraites ; aujourd’hui, les petits retraités ne font plus qu’un repas par jour ! Mais où on est, là ? On est… Ce n’est pas possible que ça continue ! Donc c’est n’importe quoi ! Il y a une espèce d’incohérence, une inertie…

Jean-Jacques BOURDIN
Cette indignation que vous exprimez, c’est ce qui vous…

Ségolène ROYAL
… Un égoïsme insupportable !

Jean-Jacques BOURDIN
C’est ce qui vous fait avancer, cette indignation, aujourd’hui, Ségolène ROYAL, là ? Plus que jamais ?

Ségolène ROYAL
Mais bien sûr, plus que jamais ! Parce que quand on a la chance et la responsabilité de diriger un pays comme la France, quand on a fait un certain nombre de promesses, on peut assumer s’être trompé sur un certain nombre de promesses, mais au moins, quand on est aux manettes d’un pays, qu’on a cette responsabilité-là et qu’on a un vrai pouvoir d’action, eh bien on le met en application. Parce que le monde va très vite ! Vous savez, chaque mois qui passe, où les décisions qui doivent être prises ne sont pas prises, c’est la France qui prend du retard. Et moi, quand je vois le potentiel des jeunes, hier il y a beaucoup de jeunes qui étaient là, qui étaient diplômés, Bac + 5, Bac + 6, Bac + 7, et qui sortaient en étant payés au SMIC et quand on voit ce potentiel des jeunes, c’est différent dans les autres pays, c’est différent dans l’Europe du Nord, c’est différent même dans le Royaume-Uni où les jeunes diplômés à la sortie de leur école, ont des salaires corrects, donc ils sont incités à travailler, à faire des efforts. Aujourd’hui, même l’effort scolaire et universitaire ne paie plus !

Jean-Jacques BOURDIN
Ségolène ROYAL, question concrète alors, justement, tiens, à propos de l’université, vous avez vu cette prime de 200 euros imaginées par Valérie PECRESSE, 200 euros par mois, aux étudiants méritants et notamment à ceux qui ont obtenu mention « Très bien » au Bac ? … C’est une prime qui va être versée…

Ségolène ROYAL
On en a assez des gadgets. Entre la médaille au chocolat promise par DARCOS, pendant que dans le même temps, il a fait des déclarations insupportables sur l’école maternelle, l’école maternelle, c’est un fleuron… Tout le monde entier nous envie l’école maternelle, il a osé dire qu’il fallait cesser de former les enseignants qui étaient là pour changer les couches des enfants. Je trouve que c’est insolent et c’est insultant. Vous savez, moi, j’ai été la ministre de l’Enseignement scolaire qui a fait la première instruction sur l’objectif de l’école maternelle. Juste un mot, quand on apprend à bien parler à l’école maternelle, il n’y a pas d’échec dans l’apprentissage de la lecture. Et les enfants qui ont fait une bonne école maternelle sont des enfants qui vont rentrer en 6ème en sachant lire, écrire et compter. Les chercheurs l’ont mis en suivant de près ce qu’ils appellent les cohortes d’élèves, eh bien il y a un trait direct entre la réussite dans l’apprentissage de la lecture et la qualité de l’apprentissage du langage, à l’école maternelle. Donc je demande à Xavier DARCOS de reprendre ses esprits et ce n’est pas parce qu’il est un grand agrégé qu’il faut qu’il méprise la petite école maternelle.

Jean-Jacques BOURDIN
Alors les étudiants méritants, donc, dont les parents ne sont pas imposables sur le revenu, qui toucheraient 200 euros parce qu’ils ont obtenu mention « Très bien » au Bac, c’est bien ou pas ? C’est une bonne idée ? C’est … La méritocratie, un peu, c’est…

Ségolène ROYAL
C’est un gadget et nous faisons déjà beaucoup plus dans les régions que nous présidons. Dans celle que je préside, tous les étudiants qui sont boursiers et même un peu au-dessus des bourses, parce que sinon, on voit des familles moyennes qui sont souvent rejetées de toutes les aides, reçoivent, quand ils prennent les carrières scientifiques – parce qu’il y a une grosse crise d’orientation vers les carrières scientifiques – je leur donne une bourse de 1.000 euros et un ordinateur gratuit, et je vois que les choix de l’orientation dans les carrières scientifiques augmentent. Donc, c’est autre chose qu’une prime, et pourquoi pas, c’est mieux que rien, mais est-ce au niveau d’une posture d’une ministre de l’Enseignement supérieur ? Alors qu’il y a une crise très profonde dans l’université et en particulier, qu’il y a 20 % d’étudiants qui sont en dessous du seuil de pauvreté et certains qui habitent dans des caravanes parce que l’Etat n’a pas rempli ses responsabilités pour le logement étudiant. Voilà la réalité.

Jean-Jacques BOURDIN
On va en parler. On va parler d’Edvige, Ségolène ROYAL. On va parler de l’Afghanistan, on va parler, tiens, de ces taxes écolo qui fleurissent de tous les côtés, enfin qui fleurissaient de tous les côtés, tout cela, dans deux minutes.
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Jean-Jacques BOURDIN
Ségolène ROYAL est notre invitée. Ségolène ROYAL, une question d’actualité. Edvige, le fichier Edvige, le texte sera réécrit. Vous applaudissez ?

Ségolène ROYAL
Il était temps, oui, de retirer ce texte, mais ce… Ce qui me frappe surtout – et je voudrais faire un petit salut amical à Michèle ALLIOT-MARIE – c’est la façon dont Nicolas SARKOZY lui fait porter le chapeau, de cette histoire. Qui peut imaginer que Nicolas SARKOZY et son directeur de cabinet, Claude GUEANT, qui était son directeur de cabinet au ministère de l’Intérieur lorsque l’on connaît comment est arbitré, dans la procédure de l’Etat, un décret, forcément, le représentant de l’Elysée est là ! Par l’intermédiaire du secrétariat général du gouvernement qui arbitre et qui écrit et qui finalise et qui valide les décrets, signés au nom du gouvernement. Donc qui peut imaginer que Nicolas SARKOZY n’était pas au courant, et je trouve particulièrement désolant de le voir faire porter la responsabilité à…

Jean-Jacques BOURDIN
C’est lâche, à vos yeux ?

Ségolène ROYAL
Oui, oui, c’est un manque de fair-play, je dirais, de façon un peu édulcorée. En tout cas, c’est

Jean-Jacques BOURDIN
Ca manque de fair-play…

Ségolène ROYAL
Oui…

Jean-Jacques BOURDIN
Et Jean-Louis BORLOO ? Est-ce qu’il avale son chapeau, son béret, lui aussi ? Sur la fiscalité écologique ? Est-ce qu’il fallait aller au bout de ce fameux bonus-malus sur d’autres produits, sur la fiscalité écologique ? Est-ce qu’il faut aller jusqu’au bout ? Vous défendez l’environnement, on le sait, Ségolène ROYAL…

Ségolène ROYAL
Oui, bien sûr !

Jean-Jacques BOURDIN
Est-ce qu’il faut aller au bout ? Est-ce que le gouvernement a tort de ne pas aller au bout de toutes les taxes écologiques ?

Ségolène ROYAL
Mais ce n’est pas aller jusqu’au bout des taxes qu’il faut aller, c’est aller jusqu’au bout d’un dispositif qui permet à l’industrie écologique de se développer. Et d’entrer…

Jean-Jacques BOURDIN
Vous avez applaudi au Grenelle de l’environnement ! Vous avez trouvé ça très bien !

Ségolène ROYAL
J’ai dit : « Je vais juger aux actes » ! Par rapport aux paroles, parce que beaucoup de paroles et pas beaucoup d’actes.

Jean-Jacques BOURDIN
Bon. En mettant en place le bonus-malus, on incite les Français à avoir un vrai bon comportement en matière d’environnement…

Ségolène ROYAL
Oui, mais je pense que Jean-Louis BORLOO est dans le vrai, il est dans le juste, il aurait dû tenir bon, mais ce qui manque cruellement en accompagnement d’une politique écologique incitative, ce sont des règles stables, d’un côté, et c’est une véritable politique industrielle qui donne aux petites et moyennes entreprises les moyens d’investir dans l’innovation et dans l’environnement ! Et on en revient à la fameuse crise bancaire. Moi, je veux qu’il y ait une banque nationale pour les PME qui, en particulier, leur permettra d’accélérer leur mutation, leur mise au point des produits écologiques, que ce soit dans le domaine des nouveaux matériaux, du bâtiment, des transports, des énergies renouvelables, et aujourd’hui, ce secteur économique manque cruellement de moyens financiers pour se développer et nous…

Jean-Jacques BOURDIN
Donc une banque pour les PME…

Ségolène ROYAL
Une banque pour les PME qui, en particulier, sera axée sur le développement de l’écologie.
Jean-Jacques BOURDIN
On est d’accord, mais vous n’avez pas répondu à ma question : faut-il poursuivre dans le bonus-malus ?

Ségolène ROYAL
Je viens de vous répondre : il faut poursuivre dans le bonus-malus si, en même temps, il y a une politique industrielle qui permet, dans cette filière majeure, de créer des activités et des emplois. C’est une chance, l’environnement ! Ce n’est pas un fléau ou un boulet ! Donc si on transforme l’environnement comme une punition par des impôts, on a tout faux. Si l’environnement, c’est un levier pour permettre de l’emploi, du mieux-vivre, des économies d’énergie et donc du pouvoir d’achat au bout du compte, à ce moment-là, on est dans le vrai.

Jean-Jacques BOURDIN
L’aide aux transports, on est dans le vrai ? Le gouvernement est dans le vrai ? Lorsque le gouvernement dit : « On va rembourser la moitié du ticket de transport aux salariés – enfin pas nous, c’est l’entreprise qui va rembourser – et on donnera, si l’entreprise le veut, 200 euros au salarié qui vient travailler en voiture…

Ségolène ROYAL
Ce qui ne va pas, c’est ce que vous venez de dire, « si l’entreprise le veut » ! Or c’est tous les gens…

Jean-Jacques BOURDIN
Alors il fallait l’imposer ?

Ségolène ROYAL
C’est pour tout le monde qu’il faut baisser le coût du transport ! Donc c’est-à-dire déjà baisser la fiscalité sur l’essence ! Je le dis depuis longtemps, il y a 60 % de fiscalité sur un litre d’essence, donc baissons cela !

Jean-Jacques BOURDIN
Vous seriez au pouvoir, vous baisseriez la fiscalité sur l’essence ?

Ségolène ROYAL
Évidemment !

Jean-Jacques BOURDIN
Mais vous avez besoin d’argent ! L’Etat a besoin d’argent !

Ségolène ROYAL
Evidemment

Jean-Jacques BOURDIN
On le trouve où, cet argent ?

Ségolène ROYAL
Mais c’est… Je veux dire, ça crée aussi du développement. Aujourd’hui, qu’est-ce qu’il se passe ? Les gens n’ont plus de quoi dépenser, plus de quoi consommer ! Donc la croissance économique, elle est stoppée parce que les Français ne peuvent plus dépenser, ne peuvent plus consommer ! Donc il faut re-répartir ! Différemment ! A la fois les prélèvements et les dépenses, et puis répartir plus justement les revenus ! C’est là où il y a un problème ! Il y a eu le bouclier fiscal, qu’est-ce… Est-ce que les gens…

Jean-Jacques BOURDIN
Le gouvernement l’a compris puisque le gouvernement va plafonner les niches fiscales…

Ségolène ROYAL
Mais ce qu’il faut, ce n’est pas plafonner, c’est supprimer les niches fiscales. Il y a 73 milliards de niches fiscales. Si on en met 20… Si on en supprime pour 20 milliards, on peut baisser de 1.000 euros l’impôt pour 20 millions de personnes. Mille euros qui seront réinjectés dans la consommation, donc dans la croissance. Mais là, c’est… Construire une usine à gaz pour plafonner des niches fiscales avec des débats parlementaires interminables, où chaque lobby va remonter au créneau pour garder sa niche, alors moi je crois que… Sans faire de mauvais jeu de mots, mais je pense qu’il faut que tout le monde reste à sa place et que l’Etat, là aussi, fasse preuve d’un peu d’autorité et décide de la suppression des niches fiscales pour décider de la baisse des impôts sur… Je viens de donner un exemple, de faire une proposition pour 20 millions de contribuables, on peut baisser l’impôt de 1.000 euros. Ca vaut le coup, quand même !

Jean-Jacques BOURDIN
Oui… Enfin oui, ça vaut le coup. Dites-moi, Ségolène ROYAL, je vous pose une autre question, l’Afghanistan… Parlons de l’Afghanistan, on va beaucoup en parler au début de la semaine prochaine ; qu’est-ce qu’il faut faire ? On garde nos soldats là-bas ou pas ?

Ségolène ROYAL
Bon, vous vous souvenez que, pendant la campagne présidentielle, Nicolas SARKOZY s’était engagé sur le retrait des troupes, et à peine élu, il a répondu à la demande de George BUSH pour envoyer des troupes supplémentaires en Afghanistan ! Sans même prendre la peine de redéfinir les missions de l’OTAN. Moi, je pense vraiment qu’il faut fixer un objectif de retrait des troupes et ensuite, de mettre en place les conditions qui vont permettre ce retrait. Et non pas l’inverser, non pas maintenir les troupes et on verra si on peut les retirer. Parce que si l’on fixe un objectif de retrait des troupes en partenariat avec…

Jean-Jacques BOURDIN
Mais on donne un signe aux Talibans !

Ségolène ROYAL
On donne un signe… Non !

Jean-Jacques BOURDIN
Non ?

Ségolène ROYAL
On donne un signe de la volonté d’intervenir autrement, parce que, aujourd’hui, quelle est la situation ? Il y a un échec militaire, il y a un échec civil, il y a un échec institutionnel, il y a un échec économique et la drogue continue à constituer 60 % des revenus du pays. Donc ce qu’il faut, c’est une autre forme d’intervention pour rétablir l’autorité de l’Etat, pour rétablir les services publics, pour construire des écoles, pour lutter contre la drogue, et puis en même temps continuer, bien sûr, à lutter contre le terrorisme. Mais voyez que l’objectif de l’OTAN qui était, justement, de rétablir la stabilité de l’Etat n’a pas été atteint ; donc il faut fixer une échéance pour le retrait des troupes ; ce qui forcera l’ensemble des Nations qui sont impliquées dans le maintien de la stabilité de cette partie du globe et dans la lutte contre le terrorisme, à mettre en place des vraies solutions par rapport aux objectifs qui ont été fixés au départ.

Jean-Jacques BOURDIN
Une dernière question, avant de passer aux questions des auditeurs, Ségolène ROYAL, est-ce que vous souffrez des moqueries qui fleurissent ça et là, vous concernant ?

Ségolène ROYAL
Vous savez, j’en ai tellement entendu ! Il y en a plutôt moins, maintenant… (Rire) qu’à une certaine époque ! (Rire)

Jean-Jacques BOURDIN
C’est dur, la politique ?

Ségolène ROYAL
C’est très dur, la politique. C’est très dur et c’est violent. Et c’est la raison pour laquelle je pense qu’il faut des moments de respiration, de fraternité, de chaleur humaine, de culture, et c’est pour ça que j’ai pris cette initiative de rassemblement de la fraternité au Zénith, le 27 septembre, de 18 à 22 heures, où tout le monde est bienvenu ; il y aura des artistes, il y aura des petites pièces de théâtre, on dira à la fois des choses graves mais aussi avec humour, et on aura le plaisir d’être ensemble et tout le monde peut venir…

Jean-Jacques BOURDIN
Mais vous sentez bien que… Finalement, vous ressemblez à Nicolas SARKOZY, on vous aime ou on vous déteste.

Ségolène ROYAL
Ah bon ? Vous trouvez que je ressemble à Nicolas SARKOZY ?

Jean-Jacques BOURDIN
Eh bien oui, non mais quelque part…

Ségolène ROYAL
… Vous êtes bien le seul à me dire… (Rire)

Jean-Jacques BOURDIN
Mais non ! Mais…

Ségolène ROYAL
… Que je ressemble…

Jean-Jacques BOURDIN
Mais non mais dans le regard que portent les Français sur vous, on vous aime ou on vous déteste… Vous… Vous avez conscience de ça ?

Ségolène ROYAL
Peut-être, je ne sais pas, oui… Alors je vais faire en sorte que ceux qui me détestent… Eh bien qu’ils viennent, ceux qui me détestent ! Qu’ils viennent au Zénith ! Voilà !

Jean-Jacques BOURDIN
Bien. Et il est 8 h 56, Emma STRACK est là… Emma !

Emma STRACK
Avec une question de Selim. Alors peut-être, outre le bonus-malus dont vous avez déjà parlé, s’il y avait une taxe à retenir, une seule qui vous semble légitime, mise en place par le gouvernement, ce serait laquelle ?

Ségolène ROYAL
… Arbitrairement entre les taxes… Parce que globalement, je veux dire, il y a eu un mensonge ! On avait promis les baisses d’impôt et au fond, tout le monde, aujourd’hui, est matraqué ! Ce qu’il faut supprimer, c’est le bouclier fiscal, c’est tout ! Voilà !...

Jean-Jacques BOURDIN
Bien…

Ségolène ROYAL
Après (phon), ce n’est pas les niches fiscales, c’est le bouclier fiscal, écoutez, qui a profité à quelques milliers de contribuables qui ont reçu 200 millions d’euros à eux tous seuls ! C’est inadmissible.

Jean-Jacques BOURDIN
Qui profite aussi à ceux qui veulent transmettre un héritage à leurs enfants…

Ségolène ROYAL
Ecoutez, 90 % des successions étaient déjà exonérées. Et aujourd’hui, que fait le gouvernement ? Il vient de mettre une taxe pour financer le RSA sur l’épargne. Alors les gens, ils sont furieux, je peux vous dire, furieux de chez furieux ! … Attendez, il y a eu le bouclier fiscal pour les plus riches, et là, tout le monde va payer et les petits retraités, dont certains, nombreux – parmi ceux que j’ai vus hier à Roubaix – j’ai été étonnée qu’ils me parlent quand même soi-disant de la taxe sur le capital. Je n’ai pas en face de moi un grand capitaliste, mais c’était des petits retraités qui avaient une petite assurance-vie, qui avaient un petit loyer qui leur permettait d’aider leurs petits-enfants et aujourd’hui, qui vont être taxés sur cette petite épargne ? Mais c’est le contraire de ce qui avait été promis ! Les gens ont été grugés, ils ont été trompés !

Jean-Jacques BOURDIN
Emma…

Emma STRACK
Allez, encore une question de foi…

Jean-Jacques BOURDIN
Une dernière…

Emma STRACK
… Qui vous est proposée par Jean-Michel : plutôt Olivier BESANCENOT ou François BAYROU ?

Ségolène ROYAL
Ecoutez, déjà que les socialistes se reconstruisent… Se rassemblent…

Jean-Jacques BOURDIN
Où est-ce que vous en êtes avec François BAYROU ? Parce qu’on ne sait plus…

Ségolène ROYAL
C’est quand même assez étrange, ce qu’a déclaré François BAYROU ! Il tend la main, maintenant, à tous les démocrates, c’est-à-dire il faudra faire une alliance…

Jean-Jacques BOURDIN
Eh bien, il tend la main !

Ségolène ROYAL
Voilà ; pourquoi l’a-t-il refusé, alors, entre les deux tours de l’élection présidentielle ? La France ne serait pas dans l’état dans lequel elle est aujourd’hui…

Jean-Jacques BOURDIN
Mais vous êtes prête à travailler avec lui, là, aujourd’hui ? Franchement… Un contrat de gouvernement avec lui, oui ou non ?

Ségolène ROYAL
Ecoutez, il a refusé cette alliance entre les deux tours de l’élection présidentielle. Donc, s’il avait vraiment voulu empêcher Nicolas SARKOZY de faire les dégâts qu’il fait aujourd’hui dans le pays, ça dépendait de lui. Il n’a pas eu ce courage, entre les deux tours de l’élection présidentielle, cette audace, pour des raisons tactiques…

Jean-Jacques BOURDIN
Bon, mais ça, c’est du passé…

Ségolène ROYAL
Non, non !

Jean-Jacques BOURDIN
Mais alors un contrat de gouvernement…

Ségolène ROYAL
Ce n’est pas le passé, Monsieur BOURDIN…

Jean-Jacques BOURDIN
Ah bon…

Ségolène ROYAL
Non ! Parce que la politique, c’est de la cohérence au long cours. Et donc quand on est capable de saisir le sens de l’histoire, à un moment où l’Histoire se présente et en effet il faut prendre une décision dans la solitude de l’exercice du pouvoir en se disant : « C’est ça qu’il faut faire parce que ça va dans le bon sens de l’intérêt du pays », il faut le faire. Il faut mettre de côté les enjeux tactiques. Là, il a eu un réflexe tactique. Aujourd’hui, il se rend compte qu’il a eu tort, parce que je pense qu’il est sincèrement préoccupé par l’avenir du pays et il voit que le pays, il va mal, qu’il est tiré vers le bas, moi je n’ai rencontré personne me dire « depuis que la droite est là, ça va mieux », donc… On est tous tirés vers le bas…

Jean-Jacques BOURDIN
Mais alors contrat de gouvernement avec lui, oui ?

Ségolène ROYAL
Mais écoutez… D’abord, que nous reconstituions le Parti socialiste, que nous remettions la gauche debout, que nous soyons audibles par les propositions et nous en avons, nous venons de le montrer, que l’on prouve aux Français que la France mérite mieux que ce qu’elle a et nous verrons ensuite comment nous rassemblons toux ceux qui veulent autre chose pour notre pays.

Jean-Jacques BOURDIN
Merci, Ségolène ROYAL, d’être venue nous voir, aujourd’hui, sur BFM TV et sur RMC, merci.

vendredi 19 septembre 2008

Concert de la Fraternité au Zénith de Paris



Chères amies, chers amis,

Comme vous le savez, nous organisons un grand Concert de la Fraternité au Zénith de Paris, le samedi 27 septembre, de 18 à 22 heures.

Pourquoi le Zénith le 27 septembre ?

Il s'agit d'abord d'un engagement que j'avais pris après la campagne présidentielle pour remercier les électeurs et les artistes de leur mobilisation exceptionnelle. C'est une façon d'exprimer ma reconnaissance et de faire vivre l’esprit joyeux et populaire que fut le 1er mai 2007 de Charléty. Les élections législatives et municipales qui ont suivi n’ont pas permis d’organiser cet évènement plus tôt.

Avec Désirs d’avenir, nous avons toujours pensé que la dureté de la politique n’est pas une fatalité et que les moments de rencontres joyeuses et musicales sont indispensables, là où se mêlent l’aspect festif et la réflexion politique ou sociale, la joie et le sérieux. Dans une France où la plupart des catégories sociales prennent chaque jour un nouveau coup sur la tête, les militants, les sympathisants et les citoyens veulent partager des moments où ils se retrouvent ensemble. Unis.

Nous avons organisé ce rassemblement avec l’objectif de donner du plaisir et de l'émotion artistique. C'est essentiel pour que la politique ne se dessèche pas. Nous nous sommes trop souvent contraints à des codes un peu désuets, à des rites plutôt archaïques qui assèchent la créativité, la spontanéité, et, au final, la pensée politique. Le chant, la littérature, la danse, le cinéma sont de merveilleux moyens d'ouvrir nos coeurs. C’est pourquoi nous vous présenterons des courts-métrages, des reportages ou encore des pièces de théâtre, dont une création d’Ariane Mnouchkine.

Comment sera financé ce grand concert ?

Des artistes viennent spontanément par amitié, notamment Trust, Cali, Alpha Blondy, Princess Aniès, Neg’Marrons, Hervé Villard, Da Silva, Adrienne Pauly, Georges Moustaki, Patrick Fiori, Julie Delpy, Traits d’union, Phil Darwin, Thomas N’Gijol, Alexis Rault, Patrice Maktav, etc.

Le financement de ce concert est militant. Merci à tous ceux qui, par leurs dons généreux sur le site de Désirs d’avenir, ont déjà permis d’engager la préparation de ce grand rassemblement. Ils recevront un badge qui leur permettra d’entrer au Zénith. Ce badge, aux couleurs du concert, sera également disponible à l’entrée du Zénith le jour même : une participation militante aux frais de 10 euros (ou plus) est souhaitée. Tout cela nous permettra de couvrir les dépenses inhérentes à l’organisation d’un tel événement.

Rendez-vous, donc, samedi 27 septembre au Zénith de Paris, de 18 heures à 22 heures.
Venez nombreux !

Ségolène Royal

jeudi 18 septembre 2008

Ce qui m'intéresse, c'est de pousser en avant une nouvelle génération



Vous trouverez ci-dessous l’intégralité des déclarations de Ségolène Royal sur TF1.
Après en avoir parlé avec son équipe, Ségolène a pensé indispensable de tenir compte de l’exaspération des Français et des militants socialistes face au spectacle offert par la guerre des égos. C’est aussi la raison pour laquelle elle ne s’est pas exprimée dans les médias depuis quinze jours, se refusant ainsi à entrer dans un jeu de rôles pernicieux, à un moment où les Français attendent la gauche si fortement pour s’opposer et proposer.


Ce n’est pas un changement de stratégie. Elle a toujours privilégié le débat d’idées et elle est plus que jamais déterminée à faire gagner celles qui sont formulées dans la contribution « Combattre et proposer », déjà soutenue par plus de 7 500 signatures.


Dire qu’être candidate au poste de Premier secrétaire n’est pas un préalable, c’est dire qu’il faut d’abord convaincre sur des idées : pour la France, et pour le Parti socialiste. Elle l’a d’ailleurs toujours affirmé.

Voici la transcription de l'interview :

Laurence FERRARI
Bonsoir madame Royal.

Ségolène ROYAL
Bonsoir.

Laurence FERRARI
Alors ce n'est pas toujours facile de comprendre ce qui se passe à l'intérieur du PS…

Ségolène ROYAL
Ca c'est vrai.

Laurence FERRARI
On va essayer d'être clair si vous le voulez bien. Est-ce que vous êtes toujours candidate au poste de Premier secrétaire ?

Ségolène ROYAL
Je n'en fais plus un préalable. Je crois qu'il faudrait être sourd ou aveugle pour ne pas voir la colère qui monte, l'exaspération, parfois même le dégoût de ceux qui nous disent : « ça va mal dans le pays et où êtes-vous les socialistes ? Que faites-vous ? Pourquoi vous disputez-vous pour des postes ? » Et moi, je veux mettre un coup d'arrêt à cette lente dégradation du niveau du débat au Parti socialiste. Je veux que nous montions d'un cran, et donc ce que je propose, c'est que chacun mette au frigidaire les questions de candidature soit au poste de Premier secrétaire, soit pire à l'élection présidentielle parce qu'il y a là encore quelques années à attendre, parce que je pense que c'est cette façon de faire qui dégrade les choses.

Laurence FERRARI
Donc, vous retirez votre candidature ?

Ségolène ROYAL
Ce n'est pas ce que j'ai dit. J'ai dit que je n'en faisais pas un préalable. Et je pense que ce sujet doit disparaître pour l'instant des débats du congrès, je pense que j'ai une responsabilité particulière pour le faire, parce que j'ai été candidate à l'élection présidentielle, que j'ai porté l'espérance, avec les socialistes, mais avec tous ceux aussi qui voulaient autre chose que ce que la France a aujourd'hui, ces 17 millions d'électeurs qui ont espéré d'autres valeurs. Et pour eux, avec eux, il faut continuer ce qui s'est passé pendant la campagne présidentielle. Il faut continuer à porter cette espérance et les socialistes doivent être à la hauteur de l'attente qu'ils portent.

Laurence FERRARI
Est-ce que les sondages qui vous sont défavorables et qui vous placent derrière Bertrand Delanoë et Martine Aubry, ne sont pas étrangers à cette décision de reporter votre candidature ?

Ségolène ROYAL
Vous savez, le vote n'est qu'en novembre. D'ailleurs c'est un interminable calendrier aussi qui n'est pas très propice à la sérénité des débats, mais c'est comme cela. Non, je crois que ce qui m'a motivé c'est le gouffre entre les préoccupations concrètes des citoyens et ce qui se passe au Parti socialiste. Je vais vous raconter deux petites histoires récentes. J'étais récemment dans l'Ardèche et une charmante petite grand-mère est venue vers moi, et m'a dit : "Voilà, j'ai une petite retraite et cette année pour la première fois je n'ai pas pu aider mes petits enfants à partir en vacances." Un Français sur deux n'est pas parti en vacances. Et puis, vendredi, j'étais à la manifestation des salariés de la Macif qui liquide 500 emplois, et une salariée m'a dit : "J'ai été punie parce qu'un jour j'ai mis un bâton de rouge à lèvres dans ma poche." Et les dirigeants qui ont mis l'entreprise dans cet état eux sont partis eux avec des salaires mirobolants mais aussi avec des indemnités de départ. Moi, je ne veux pas cela pour mon pays. Et ce que je sais avec beaucoup de fermeté - c'est ce que je dirai très clairement au cours de ce congrès - en quoi je pense que nous devons poursuivre ce qui a été dit et fait les idées neuves de la campagne présidentielle. Mais surtout ce que je veux et ce que je ne veux pas pour la France – et ça je le dirais le 27 septembre au Zénith au grand concert de la fraternité – et je dirais dans le congrès ce que je veux et ce que je ne veux pas pour le Parti socialiste. Et les militants voteront, ils voteront en toute sérénité et je pense que …

Laurence FERRARI
Et à partir de là vous vous déciderez ?

Ségolène ROYAL
Et à partir de là je me déciderai. Nous nous déciderons d'ailleurs collectivement dans le cadre de l'équipe que je présenterai aux militants.

Laurence FERRARI
Qui pensez-vous réunir autour de votre nom justement puisqu'on sait que Bertrand Delanoë, Martine Aubry se sont déclarés plus ou moins officiellement.

Ségolène ROYAL
Vous savez je pense que ce qui est important c'est … Ce qui m'intéresse c'est de pousser en avant une nouvelle génération, alliée bien évidemment à des élus de terrain expérimentés. Mais c'est surtout pousser en avant une nouvelle génération et construire un Parti socialiste qui soit meilleur que la société qu'il prétend réformer. Si le Parti socialiste n'est pas plus fraternel, plus solidaire, plus imaginatif, plus créatif que la société que les socialistes veulent construire, alors nous ne sommes pas crédibles. Mais si nous sommes capables de faire cela, alors nous serons crédibles.

Laurence FERRARI
Justement Bertrand Delanoë et François Hollande sont en meeting commun demain soir. Quel message avez-vous à leur adresser ?

Ségolène ROYAL
Je pense que c'est très bien de faire des réunions. J'aurais préféré que le Premier secrétaire se tienne au-dessus des débats, qu'il soit simplement le garant du bon déroulement du congrès, qu'il ne prenne parti pour personne. Mais je pense que c'est ce qu'il finira par faire.

Laurence FERRARI
Mais ce n'est pas le cas pour l'instant ?

Ségolène ROYAL
Mais nous verrons, vous savez nous encore quelques semaines.

Laurence FERRARI
Et si vous dites non au poste de Premier secrétaire, est-ce que vous direz non au poste en tout cas à la candidature pour 2012, c'est-à-dire la prochaine présidentielle, Ségolène Royal ?

Ségolène ROYAL
Vous savez ce que je viens de dire, je vais me l'appliquer dès maintenant, c'est-à-dire que cette question là je ne l'aborde plus, je la mets au frigidaire, et je n'ai pas de conseil à donner aux autres, mais je crois que ce serait bien que tout le monde en face autant, et parle aujourd'hui des vraies questions. Vous avez vu la faillite des banques, moi je propose par exemple qu'il y est une banque nationale pour les petites et moyennes entreprises. Je propose aussi que l'on interdise aux banques de faire de l'argent sur le dos des familles surendettées. Quand on est en déficit bancaire, on paye 18 % d'intérêt. Quand on est en excédent bancaire on n'est pas rémunéré. Donc moi, je propose que les banques ne puissent pas prendre de pénalité sur les familles dès lors que, sur la durée d'une année par exemple, les excédents et les déficits s'équilibrent.

Laurence FERRARI
Merci beaucoup, Ségolène Royal, d'être venue sur le plateau de TF1, pour nous dire, donc, que vous prendrez votre décision après le 23 septembre, si j'ai bien compris.

Ségolène ROYAL
Non, après le vote des militants sur les projets politiques.

Laurence FERRARI
Merci beaucoup.

mardi 16 septembre 2008

Ségolène Royal sur TF1 le 15-09-2008




Ségolène Royal invitée le 15 septembre 2008 du 20H de TF1, répond aux questions de Laurence Ferrari, elle répond à la première question de la manière suivante:

Êtes-vous toujours candidate au poste de premier secrétaire ?
Je n'en fais plus un préalable, je crois qu'il faudrait être sourd ou aveugle pour ne pas voir la colère qui monte, l'exaspération, parfois même le dégoût de ceux qui nous disent "Ça va mal dans le pays. Où êtes-vous les socialistes ? Que faites-vous ? Pourquoi vous disputez-vous des postes ? " Et moi je veux mettre un coup d'arrêt à cette lente dégradation, du niveau du débat au Parti Socialiste, je veux que nous montions d'un cran, et donc ce que je propose, c'est que chacun mette au frigidaire les questions de candidature, soit au poste de premier secrétaire, soit pire à l'élection présidentielle, parce qu'il y a encore quelques années à attendre, parce que c'est cette façon de faire qui dégrade les choses.

samedi 13 septembre 2008

Ségolène Royal sur la citoyenneté européenne


Ségolène Royal sur l'Europe
envoyé par Desirs-dAvenir-Vaulx


Ségolène Royal interrogée lors des Journées européennes de la Rochelle des 4, 5 et 6 septembre, organisées par Forum civique européen sur les thèmes "Mobilité, dialogue et participation".

Elle répond aux questions suivantes:
En quoi ces rencontres autour de la citoyenneté européenne sont-elles importantes ?
En quoi les Journées civiques contribuent à construire l'Europe de demain ?
Pourquoi les français ne se sentent-ils pas plus européens ?
Qu'est-ce qu'un citoyen européen actif ?


Ses réponses sont claires et riches, il y a beaucoup de choses à retenir.

mercredi 3 septembre 2008

Pour que vivent nos territoires, le service public postal ne doit pas mourir


Chères amies, chers amis,

Je soutiens la pétition en faveur d’un référendum d’initiative populaire contre la privatisation de la Poste et j’apporte mon soutien à la manifestation unitaire du 23 septembre. Je vous invite également à signer la pétition en ligne lancée par la CGT et qui a déjà recueilli plus de 84 000 signatures (cliquez ici).

Plus que jamais, un débat politique contradictoire sur le sujet est nécessaire : les Français ne peuvent être mis devant le fait accompli, sans que tous les scénarios de modernisation de la Poste n’aient fait l’objet d’une évaluation sérieuse.

La double logique de privatisation et de libéralisation est dangereuse : sans garde-fous, actionnaires et concurrents imposeront une pression croissante sur les coûts et sur les activités jugées les moins rentables, avec à la clé licenciements, baisses de salaires et fermetures de bureaux et de guichets. Cela n’est pas acceptable !

Je déplore qu’à ce jour le gouvernement n’ait apporté aucune garantie crédible ni sur le financement ni sur le périmètre des obligations de service public postal. Prix unique de l’affranchissement ; distribution du courrier six jours sur sept ; accessibilité des guichets de la Banque postale et maillage dense de bureaux de poste. Pour que vivent nos territoires, le service public postal ne doit pas mourir.

J’appelle l’État à jouer son rôle d’actionnaire responsable et lui demande de compenser l’intégralité des charges de service public imposées à son opérateur. En l’absence d’engagement de l’État, la mise à mort programmée du monopole de la Poste sera un désastre social et économique. Il est encore temps de l’éviter.

Ségolène Royal